lundi 27 mai 2019

LE POINT SUR… LE CHANGEMENT (suite)



Souhaité par les uns – parfois frénétiquement – et redouté par les autres, le changement paraît inévitable dans nos existences. En psychothérapie et en intervention sociale, il est même recherché voire suscité par les professionnels. Il constitue même parfois la solution pour résoudre les problèmes liés à un changement intervenu dans la vie d’un patient !

Face  au changement, nous ne sommes pas égaux. Selon notre tempérament ou nos conditions de vie, nous pouvons le vivre comme une aubaine (l’opportunité de changer de travail quand celui qu’on exerce ne nous plaît plus), comme une source de contrariété et de fatigue (en période de stress) ou comme une malédiction (dans une phase dépressive où toute stimulation est vécue avec pénibilité). Certaines personnalités, par ailleurs, aiment le changement et s’étiolent dans la routine, d’autres sont heureuses dans une vie bercée d’habitudes.

Quoi qu’il en soit, l’action sociale et la psychothérapie sont, elles, génératrices de changements : changements des croyances, de comportements, de modes de communication, de modes d’interactions, etc. Et la difficulté consiste, d’une part, à activer des personnes dont le cycle de vie s’est arrêté et qui se sont cristallisées sur un problème et, d’autre part, à garder l’équilibre entre  le besoin de sécurité (et donc de non - changement) et la nécessité de changer pour aller mieux, l’enjeu pouvant être le maintien de l’alliance thérapeutique, et donc l’efficacité du travail.


Changements intérieurs ou changements extérieurs ?
C’est peut-être la première question à se poser : que veut-on changer, soi ou notre contexte de vie ? Cette question est importante, elle renvoie à une série de considérations :
Changer son contexte de vie est possible : changer de travail, déménager, divorcer, etc., mais évidemment ce changement s’inscrit dans un contexte et il faut tenir compte des paramètres en jeu : famille, finances, contraintes spatio-temporelles… Dans ce cas, un changement en entraîne souvent d’autres – et parfois imprévus. Changer se planifie donc.
Changer son contexte de vie peut être très difficile : changer le comportement de ses enfants, de son conjoint, de son patron, de ses collègues de travail, de sa famille… n’est jamais gagné. Changer l’autre est souvent un leurre (et a-t-on raison de le faire d’ailleurs, est-ce pour notre bien ou pour le bien de l’autre ?) Il serait préférable de changer sa façon de penser, d’agir, de parler en espérant que cela ait une influence sur l’autre. Mais là aussi, si influence il y a, la teneur de cette influence est souvent imprévisible…

Changer soi semble le plus concret – sans pour autant être le plus facile. Examinons cette idée dans la suite de cet article.



 Les questions à se poser
Dans leur livre Le courage de changer (Odile Jacob, 2001), Willy Pasini et Donata Francescato recensent huit questions à se poser en priorité si on veut changer :

  • Le changement est-il pour nous un risque ou un atout ?
  • Sommes-nous plutôt nomades ou sédentaires, les nomades étant plus disposés au changement ?
  • Désirons-nous changer lentement ou vite ?
  • Changer nous fait-il peur ou éveille-t-il notre courage ?
  • Changer pour quoi, pour aller vers quoi exactement (sans répéter les erreurs ou les scénarios emprisonnants du passé) ?
  • Changer pour qui, pour soi, pour l’autre aimé, pour se conformer ?
  • Quelles stratégies de changement allons-nous mettre en place ?
  • Concevons-nous le changement comme un besoin (temporaire) d’évasion ou comme une quête de soi authentique ?

Les réponses à ces huit questions orientent notre désir (ou besoin) de changement. Elles constituent la part rationnelle de notre impulsion. Souvent, la décision de changer est émotionnelle, réactive. Le changement lui-même est un processus plus réflexif. Ce qui ne signifie pas que les émotions soient absentes lors de cette phase plus rationnelle. Au contraire, raison et émotions communiquent pour nous aider à prendre les meilleures décisions… 

Benoît Demonty




mardi 14 mai 2019

Psychologie du bonheur 4 - « L'argent ne fait pas le bonheur de ceux qui n'en ont pas »


« L’argent ne fait pas le bonheur de ceux qui n’en n’ont pas ». C'est en tout cas ce qu'écrivait Boris Vian, qui pensait parfois, avec raison : « Je me demande si je ne suis pas en train de jouer avec les mots » !
 On associe souvent l'argent à la vie heureuse. Beaucoup de parents n'hésitent pas à couvrir leur enfant de cadeaux ou à leur donner de l'argent de poche pour qu'ils le fassent eux-mêmes. Certains compensent, de cette façon, leur propre enfance, pendant laquelle ils estiment avoir manqué de certaines possessions et veulent ainsi éviter à leur enfant de vivre ce même manque. Parfois, l'argent que l'on dépense pour un enfant est à la mesure de l'affection qu'on lui porte : on veut lui montrer qu'on l'aime énormément, alors on dépense énormément pour lui. Donc, l'argent fait vraiment le bonheur ? Les études scientifiques nous apprennent des choses parfois surprenantes…
  

Gagner à la loterie
 Dans les années 70, des études intéressantes ont été menées sur les gagnants à la loterie. La plupart des gagnants estimaient que leur niveau de bien-être était identique à celui qu'ils avaient avant de gagner ! Ils ne se considéraient ni mieux ni moins bien lotis qu'avant. Au contraire, ils faisaient mention de difficultés nouvelles, apparues à cause de leur fortune subite : regrets dus à une mauvaise gestion de la fortune, conflits avec la famille ou les amis concernant l'utilisation de l'argent, difficultés à s'adapter à un nouveau statut social… En somme, pour eux, comme pour Flaubert,  « Argent : cause de tout le mal ».
 On éprouve quelques difficultés à penser que notre vie ne serait pas meilleure si on gagnait à la loterie ! Pourtant, ces gens ont témoigné ! Impensable ? L'argent ne fait donc pas le bonheur ? Difficile à admettre quand on touche 700 euros par mois et que l'on manque de tout ! Plus facile à croire quand on ne manque de rien et que l'argent se compte par millions !
 Mais les médias nous montrent des gens riches, célèbres et malheureux contre lesquels on n'aurait pas envie d'échanger sa vie. En fait, il semblerait que l'argent contribue au bonheur jusqu'à un certain point, jusqu'à une certaine somme pourrait-on dire. Une somme qui assure une pleine satisfaction des besoins. Au-delà de cette somme, il n'y aurait pas de surplus de bonheur à posséder davantage. 
Le paradoxe d'Easterlin
 Richard Easterlin est un économiste américain qui a laissé son nom à un phénomène qui peut paraître surprenant : le niveau de satisfaction de vie n'augmente pas avec le pouvoir d'achat ! Pour affirmer cela, il s'est penché sur le cas du Japon. Entre 1958 et 1987, le revenu par habitant y a été multiplié par cinq. Une très grande majorité des ménages a pu s'équiper en téléviseur, réfrigérateurs ou machines à laver et s'acheter une automobile. Pourtant, le sentiment de bien-être subjectif, lui, n'aurait pas changé durant cette période : les Japonais ne se sentent ni mieux ni moins bien malgré l'importante amélioration de leur qualité de vie !
 Est-ce propre à la société japonaise ? Pas vraiment, car la même observation a pu être faite en Chine où le revenu moyen par habitant a augmenté de 250% en quelque 10 ans. D'autres études, portant sur des pays occidentaux, vont dans le même sens.
 Qu'est-ce qui pourrait expliquer ces observations ? L'explication la plus simple serait ce qu'on appelle un « phénomène d'adaptation ». On s'habituerait assez rapidement à une élévation du niveau de vie, si rapidement qu'on ne profiterait pas longtemps du bien-être qu'elle apporte.
 Prenons un exemple : vous en avez assez de prendre les transports en commun pour aller au travail (difficile à imaginer dans un pays où on trouve en moyenne plus d'une voiture pour deux habitants !) et vous parvenez enfin à vous acheter une voiture. Au début, bien sûr, vous êtes ravi, heureux même. Chaque matin, vous vous dites : « C'est quand même plus confortable et plus rapide qu'avant ! » Puis, petit à petit, vous vous habituez à votre nouvel achat et vous cessez de vous réjouir : vous vous êtes habitué à votre nouveau statut. La voiture a incontestablement amélioré votre qualité de vie (ce qui n'est pas le cas de la qualité de l'air, mais ça c'est une autre question), or vous vous êtes rapidement accommodé au changement.

Pour conclure, on pourrait dire que le rapport entre bonheur et argent n'est ni tout à fait positif ni totalement négatif ! D'un côté, l'argent améliore assurément notre qualité de vie. D'un autre côté, il peut nous apporter des soucis que nous n'avions pas avant, comme le montrent les gagnants à la loterie. A long terme, les premières joies passées, l'argent n'influencerait plus le sentiment subjectif de bonheur. Stendhal avait-il raison quand il écrivait : « Posséder n'est rien, c'est jouir qui fait tout » ?

 

 

samedi 4 mai 2019

Avis à tous nos membres

Dominique Soiron, du Centre PMS Libre Liège 3, vous soumet la demande suivante :

A la demande d’une famille, je recherche un(e) thérapeute orienté(e) solutions dans la région de Liège. La demande initiale des parents concerne leur fille de 6 ans, cependant, en cours d’entretien, cela a pu évoluer vers l’idée d’une thérapie familiale.
Vous pouvez me contacter à l’adresse mail suivante : soiron.dominique@cpmslibreslouvrex.be ou par téléphone au centre PMS : 04/2549740
En vous remerciant,
Dominique Soiron
Centre PMS libre Liège 3