jeudi 13 février 2020

UNE NOUVELLE COLLABORATION FRUCTUEUSE AVEC ALGER


Pour la deuxième fois en 2019, Benoît Demonty s'est rendu à Alger sous l'invitation de la SARP.

La SARP est l'Association Algérienne pour l’aide Psychologique, la recherche et le Perfectionnement en Psychologie. Représentante à Alger de la Chaire Unitwin de l'UNESCO, la SARP invite chaque années plusieurs experts internationaux pour dispenser des formations à ses membres.


Notre formateur a une nouvelle fois eu le plaisir de rencontrer des professionnels de toute l'Algérie - psychologues, médecins et psychiatres - pour compléter, avec l'approche orientée solutions, les compétences professionnelles déjà solides et vastes des intervenants algériens.
Tout comme la première fois, Benoît Demonty est revenu enthousiasmé par l'accueil chaleureux et généreux qui lui a été réservé.

Les journées de formation ont été denses, mais l'attention et la réceptivité du public rendaient ces moments plus doux. L'enthousiasme et le professionnalisme des participants ont permis à notre formateur de dispenser une formation de haut niveau, ce dont il est toujours ravi. 


A midi, la cuisinière de la SARP montrait toutes ses aptitudes, notamment lors du couscous traditionnel du vendredi, qui a été un agréable moment de partage.

Grâce à Anis, le très sympathique chauffeur mis à sa disposition par la SARP, il a pu goûter les délicieux gâteaux  algérois et profité, après quatre jours de formation intensives, des douceurs de Tipasa, jolie cité balnéaire chantée par Albert Camus. A cette occasion, Karim, l'amical cousin d'Anis, les avait rejoint pour une visite guidée personnalisée et pour le repas du soir, sur le port.
Notre formateur Benoît Demonty, en profite pour remercier vivement toute l'équipe de la SARP pour son accueil et son organisation, en particulier Hassiba Cherabta, Sihem Chaibdraa-Berber et Anis.

C'est avec plaisir et fierté que le Centre Horizon Solutions peut se vanter de nouveaux membres qualifiés. 
Des contacts ont d'ores et déjà été pris pour de nouvelles collaborateurs dans les années à venir.

L'Asbl Narration et le Centre Horizon Solutions

lundi 10 février 2020

LE FEED-BACK DE FIN D’ENTRETIEN 3/3


Feed-back dans une relation de type client
Il est utile d’apporter quelques précisions aussi concernant les feed-back avec les clients. Bien que cela soit plus facile d’une manière générale, les clients n’ont pas tous pour autant une vision claire de leurs objectifs ni de leurs exceptions ou forces.
Examinons ces deux éventualités.
Xavier est un chauffeur routier qui connaît de brusques crises d’angoisse depuis plusieurs mois. La dernière l’a prise alors qu’il était au volant de son camion sur l’autoroute. Il a été contraint de s’arrêter sur une aire de repos, où il a fait une sorte d’attaque de panique. Il n’a pas pu reprendre la route avant une bonne heure.
Les idées liées à ses angoisses sont des craintes pour sa famille. Comme il voyage souvent à l’étranger, il est de plus en plus désemparé à l’idée qu’un problème survienne à un de ses enfants, à son épouse ou à un de ses parents pendant qu’il est en déplacement.
Il est conscient du fait que, par moments, il parvient à gérer ces pensées angoissantes, mais il est incapable d’expliquer comment il fait.
Il parvient cependant sans difficultés à répondre à la question-miracle et à la détailler en termes de comportements, de pensées, d’émotions et de relations.
En d’autres termes, il a un objectif bien construit, mais pas d’exceptions, en tout cas pas d’exceptions délibérées.


De Shazer propose dans ce cas de jouer au miracle, c’est-à-dire de faire semblant que le miracle a eu lieu. Cette assertion servira de tâche, le pont sera l’importance du problème et la nécessité d’une solution. 
« Vous parvenez à décrire avec une grande précision ce qui se produira dans votre vie une fois que votre problème d’aujourd’hui sera réglé. C’est assez rare, je tiens à le souligner. Je constate aussi que la famille est importante pour vous, et que vous tenez à transmettre des valeurs très positives, comme la solidarité, le soutien et la présence auprès de vos proches (compliment). 
Vous avez raison de penser que cela ne peut pas durer et que votre profession vous imposant ces voyages à l’étranger, vous devez essayer qu’ils se passent le mieux possible pour tout le monde Malheureusement, nous n’avons pas encore trouvé quoi faire pour bien faire (pont).
Alors voilà ce que je vous propose. Cela va vous paraître un peu particulier, mais j’ai envie de vous le proposer quand même, parce que je pense que cela peut nous être utile. Un jour entre nos deux séances de travail, vous allez décider, de façon tout à fait arbitraire, que le miracle que vous m’avez décrit a eu lieu. Vous ferez semblant que le « jour du miracle » est arrivé et vous jouerez l’homme que vous voulez devenir. Au cours de cette journée, prenez note de tout ce qui aura été différent, vous voulez bien ? (tâche) »
Voilà une tâche surprenante mais, pour de Shazer, elle permet au client de se mettre en route de façon progressive. Il est probable que le client ne puisse pas jouer tout le miracle, mais il aura peut-être trouvé son minimal change.
Assurez-vous toutefois que le client possède suffisamment de ressources et de motivation pour faire semblant jusqu’au bout, sinon la désillusion d’un miracle décevant pourrait provoquer l’effet inverse à celui désiré.


Venons-en maintenant à la situation où un client ne possède pas d’objectifs.
Geneviève a trente-six ans et elle dit « ne pas savoir qui elle est ». Elle pense avoir porté un masque depuis toute petite, pour plaire à des parents qui ne lui ont jamais manifesté de reconnaissance. Elle dit que son enfance est la cause de tous ses problèmes, de ses difficultés conjugales à sa perte d’identité.
Elle n’est pas plaignante, car elle assume sa part de responsabilité et est bien consciente qu’elle ne pourra pas revenir en arrière ni changer ses parents. Elle voudrait se libérer de son passé, mais elle ne parvient pas à expliquer avec précision ce que cela signifie. Elle voudrait aussi devenir elle-même, mais sans plus de précisions non plus.
Elle estime que c’est le bon moment pour elle de changer, elle est encore jeune et veut profiter des années qui lui restent. Elle ne veut plus de sa culpabilité liée au risque de ne plus être conforme aux attentes de ses parents, ni du masque qu’elle estime porter.
Sa motivation de changer est forte, mais elle sait confusément ce qu’elle veut, passant parfois d’une idée à une autre, même contradictoire. En d’autres termes, son objectif n’est pas clair.

Comme le disent de Jong et Berg, ces clients affirment d’une part qu’il faut « que quelque chose change » et d’autre part qu’ils feraient « n’importe quoi pour trouver une solution »[2].
Certains clients ont déjà mis des choses en place, mais n’ont pas vu de réels effets. D’autres sont bloqués dans leur capacité à agir à cause de cette incertitude sur leurs objectifs.
Dans ce contexte, de Shazer propose la tâche « faites quelque chose de différent. »
Les compliments sont identiques aux autres formulations, qu’il y ait exceptions ou pas. Le pont sera la difficulté et l’importance du problème. La tâche est illustrée ci-dessous :
« D’ici la prochaine séance, quand vous aurez l’impression d’être reprise par votre passé, j’aimerais que vous fassiez quelque chose de nouveau, quelque chose de différent de ce que vous faites d’ordinaire, quoi que ce soit, même si ça vous paraît bizarre ou idiot. L’important, c’est que vous fassiez quelque chose que vous n’avez pas encore essayé. »
Cette tâche vise à développer la créativité et la spontanéité des clients, deux qualités qui sont importantes pour affronter tout type de situations.

Benoît Demonty